"Trop chers pour les un-e‑s, pas assez payés pour les autres, les prix des cessions répondent à des critères divers et variés, mais surtout à des besoins — ou contraintes — contradictoires suivant si l’on est programmateur-trice, producteur-trice ou artiste. Ce constat se trouve dans l’ensemble du champ culturel mais peut-être à plus forte raison dans celui des Musiques du Monde qui a des coûts et des réalités spécifiques. Alors que nous sommes dans un contexte où les coûts de cession des artistes “têtes d’affiche” s’envolent, quelle part reste-t-il aux artistes en développement ? Sont-ils ou elles la variable d’ajustement d’une inflation dont ils ou elles sont exclu-e‑s ? À l’inverse, comment penser une montée progressive des cessions en fonction de la notoriété ou la carrière d’un artiste ? Qu’est-ce qui est “raisonnable” et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Quelles contraintes pèsent sur les organisateurs qui font que des plafonds de verre apparaissent à partir de certaines tranches tarifaires ? Les aides à la diffusion et aux productions sont-elles suffisantes et adaptées pour rendre tout le monde “satisfait” ? Les artistes des Musiques du Monde peuvent avoir des cessions plus élevés ne serait-ce que du fait de la longue distance depuis leurs pays de provenance : comment palier à cet invariant, notamment dans un contexte où les coûts des transports s’envolent également ?"

L’objectif de cette rencontre vise à mettre ce sujet en travail dans un dialogue à deux entrées : selon la perspective des producteurs et selon celle des programmateurs, afin de mieux comprendre les contraintes des un-e‑s et des autres, et d’en sortir avec des préconisations tant en direction des professionnel-le‑s et du secteur, que des institutions (adaptation de certains dispositifs, création d’aides ciblées, etc.).

La rencontre se déroulera en 3 temps :
1) Table ronde en plénière présentant de manière sommaire les enjeux (30mn)
2) Deux ateliers mixtes en parallèle (1h)
a. Comment, en tant que productrice/producteur, je détermine mon prix de cession pour tel·le ou tel·le artiste ?
b. Quel prix, en tant que programmatrice/programmateur, suis-je prêt·e à payer pour tel·le ou tel·le artiste ?

Dans les deux cas, chaque groupe partira de la réalité et des contraintes de l’entrée concernée (producteur·rice ou programmateur·rice), tout en les questionnant, mais sans jugement, pour creuser les sujets/contraintes évoqué·e·s en fonction d’autres perspectives.

Pause de 15 mn

3) Rapport de chaque atelier avec les constats et surtout les préconisations qui en ressortent : seront-elles les mêmes entre l’atelier a) et b) ? Comment les réunir et les catégoriser ? Comment Zone Franche, et plus largement le secteur, pourront-ils s’en saisir ? (30mn)